lundi 1 avril 2013

L'artiste Pier Béland fait ses adieux...


L'artiste Pier Béland a fait ses adieux à son public alors qu'elle a confirmé être atteinte d'un cancer qui mettra bientôt fin à sa vie. Le journaliste et ami de longue date de Pier Béland, Roger Sylvain, est allé rencontrer l'artiste pour lui dire un dernier aurevoir. 
Voici le texte qu'il a publié sur Facebook au sujet de cette visite. 

DES NOUVELLES DE PIER BÉLAND
par Roger Sylvain Dimanche soir 31 mars 2013 - 11h30 -
Je suis allé voir Pier cet après-midi à l’hôpital. Hier soir j’avais parlé avec Hélène, sa belle-sœur, qui l’avait vue en journée. Elle m’avait dit que la journée avait été assez bien, mais que ça s’était mal terminée et que Pier était très souffrante en soirée. ..Que ça s’annonçait pas bien. Alors en me rendant au département des soins palliatifs je ne savais pas comment j’allais la trouver. Quelle ne fut pas ma surprise de la voir toute belle dans un pijama de satin bleu, maquillée, coiffée et toute souriante. Je me suis assis sur le bord de son lit et on a jasé. Elle m’a dit qu’on a lui donné un médicament qui a calmé la douleur, probablement de la morphine, mais aussi quelque chose qui a aidé ses reins qui ne fonctionnent qu’à très bas pourcentage. Les métastases ont attaqué les reins et le foie.
Elle ne mange pas, parce qu’elle ne ressent pas la faim, mais elle boit de l’eau .
Je lui ai dit tous les messages que vous aviez laissés sur sa page; j’en ai lus je ne sais combien hier soir et elle m’a dit, elle-aussi, en avoir lus plusieurs- Elle m’a surtout dit de tous vous remercier : "Dis merci à tout le monde de ma part, tout l’amour et le soutien qu’ils me donnent c’est ce que je peux recevoir de plus beau et de plus bon dans ce que je vis en ce moment. Le public a été là tout le temps, il m’a aimée autant que je l’ai aimé— sa page facebook est publique depuis hier. Vous pouvez continuer de lui écrire. Elle n’a pas l’intention de beaucoup dormir, elle va donc aller s’abreuver de vos messages d’amour et de ça on en a jamais trop
Des moments difficiles ; quand elle a quitté sa maison qu’elle a jeté un dernier regard d’abord à l’intérieur, puis à l’extérieur; elle a trouvé très difficile de mettre la clé dans la porte… Ça doit être terrible à vivre…elle n’a pas voulu regardé le reportage de TVA et LCN- mais elle est très heureuse qu’ils aient pensé à elle— elle trouve trop difficile de visualiser tout ça… Elle a eu une réflexion qui est tellement juste : Faut mourir pour mériter une certaine reconnaissance.
Dans sa chambre il y a l’affiche de son nouveau CD sur le mur et son disque est sur sa table de chevet- elle est bien entourée , elle a de bons amis de longue date et ils sont très présent- elle m’a aussi dit beaucoup de bien d ‘Edouardo, son producteur—ils avaient un projet de disque de Noël pour cette année … elle m’a fait rire en me racontant : "Ça m’a pris 2 jours pour faire les enregistrements de mes chansons- Edouardo n’en revenait pas- il parait que certains chanteurs et chanteuses prennent des semaines , alors Edouardo à matin pour rire, m’a dit : vu que ça te prends juste 2 jours- on commence tu l’album de Noël demain… Et elle riait, puis elle a ajouté : « C’est un maudit bon gars, j’aurais aimé travailler avec lui beaucoup plus longtemps, mais que veux-tu, c’est ainsi… Je l’ai trouvée très sereine, je lui transmettais tous les messages des artistes qui m’avaient appelé et elle avait un beau sourire… elle était contente d’entendre parler de chacun. Elle prend ses messages sur son répondeur, mais ne peut pas retourner les appels… Pour elle, c’est dire adieu à chacun et elle ne veut pas pleurer… Je la comprends.
Je l’ai quittée en lui faisant la bise, elle m’a appelé Mon ptit Coco.. Elle m’a toujours appelé ainsi depuis 30 ans, mais en fait on se connait depuis plus de 40 ans. Je l’avais présentée sur scène dans un cabaret qui s’appelait Le Bâton Rouge. Elle était une véritable poupée, les cheveux au bas du dos… je la revois comme si c’était hier. On a eu un long parcours ensemble.
J’ai connu toute sa famille. Je me rappellerai toujours qu’à la mort de son père Ti-Gus, il lui était interdit d’aller se recueillir sur la tombe de son père, qui avait une seconde famille; j’avais tenté ma chance aussi auprès de Denise Émond (Ti-Mousse) et elle avait refusé de me le dire.
J’ai mille et un souvenirs avec Pier, c’est une maudite bonne personne et une grande artiste. Ce que je vous dirai en terminant, c’est que j’ai vu beaucoup de personnes s’en aller, mais de cette façon, c’est une première. Un grand exemple à suivre.
Photo 1 et 2: Pier Béland: 
Voir site Facebook Pier Béland ;

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