mercredi 17 avril 2013
Mourir heureux...
Par Bernard Bujold (LeStudio1.com) -
Est-il possible de mourir heureux et être satisfait de sa vie?
Je me suis souvent posé cette question au cours des dernières années alors que plusieurs personnes parmi mes connaissances ou amis faisaient face à leur mort. Des amis précieux dans certains cas; dans d'autres, de simples connaissances ou ex-collègues de travail; et dans quelques cas, des ennemis et des adversaires professionnels.
La mort de Pier Béland ainsi que les événements de Boston m'apportent également une autre occasion de réfléchir au sujet de la mort.
Le cas de l'artiste Pier Béland est particulièrement intéressant. Voilà une chanteuse qui aura combattu les moqueries de la part d'autres artistes pendant une bonne partie de sa vie et, au moment de sa mort, voilà qu'elle est admirée et pleurée par plusieurs dont ceux-là même qui s'en moquaient...
Pour sa part, Pier Béland disait avoir pardonné et être heureuse!
Suite à mon questionnement, j'en conclus cependant que l'on peut pas "mourir" heureux car la mort est ni plus ni moins que la fin de la conscience, donc il n'y a plus de perception du bonheur ou du malheur. Le bonheur comme le malheur sont des concepts appartenant à la vie et non à la mort. Par contre, certaines éléments pourraient rendre une mort "heureuse" et notamment la façon d'y arriver. Une mort rapide, sans douleur et sans agonie, est plus heureuse que le contraire.
L'un des malheurs de la mort est dans la période qui la précède. Soit que l'on souffre physiquement dans son corps; ou moralement de quitter nos amis et nos biens. Peu de personnes veulent mourir et d'en savoir la date, médicalement, peut être dérangeant, voire plus dérangeant encore que la mort comme telle. Connaître le moment de notre mort et subir une agonie physique à cause de la maladie est comparable à un naufrage en mer avec tout ce que cela signifie... La plus belle mort est évidemment celle non-annoncée. Mourir subitement est comme éteindre la lumière dans une pièce (éteindre la vie).
Pier Béland aura eu une mort à moitié heureuse car son agonie aura été de courte durée.
Est-ce qu'il faut pardonner et demander pardon durant notre vie et avant de mourir? Personnellement, je ne crois pas au pardon. Je crois plutôt à l'oubli. Ainsi on peut oublier l'existence d'une personne et de ses actions.
Un de mes amis, aujourd'hui décédé, disaient d'ailleurs:" Je n'ai plus aucun ennemi vivant sur la terre. Je les ai tous éliminés, en oubliant simplement et complètement leur existence de mon esprit..." Ben Weider (1922-2008)
Mon ami Ben ajoutait qu'il oubliait mais il n'était pas naif et s'il oubliait la personne, il n'oubliait pas les gestes afin de ne pas se faire répéter les actions déplorées. J'ai toujours appliqué sa philosophie dans ma vie personnelle et je la recommande!
Est-ce qu'il y a une vie après la mort?
Je ne le crois pas! Mais, selon-moi, le souvenir et l'énergie d'une personne continuent d'exister après sa mort. Le souvenir est pour ainsi dire éternel! Et comme au cinéma ou au théâtre, on se rappellera surtout de la conclusion. En ce sens, nos derniers accomplissements seront ceux qui deviendront éternels dans le souvenir universel.
En conclusion, comme il est impossible de vraiment décider de mourir heureux puisque l'on ne décide pas de la façon que l'on meurt, la seule autre option est d'essayer de vivre heureux, d'oublier l'existence de ceux qui nous font des torts et de créer un souvenir de notre personne que l'on voudra être éternel au delà de notre mort.
Dans mon cas, j'essaie de vivre selon cette philosophie et le jour de ma mort (éloigné dans le temps j'espère) je souhaite que l'on se souvienne de moi selon cette phrase:
"Il fut fidèle à lui-même et ses convictions, et jusqu'à la fin, il a vécu heureux!"
Photo 1,2: Montage photo ;
Photo 3: Pier Béland;
Voir reportage Pier Béland ;
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